Le futur du coaching vu par Catherine Tanneau

22 janvier 2020à1:18

Il y a quelques semaines, Catherine Tanneau assurait l’ouverture du Coaching Business Executive Summit à Pékin. L’occasion pour elle de parler futur du coaching.

Retour sur son intervention : 

 

Futur_Coaching

 

« Voilà ma vision sur le futur du coaching.

J’aimerais partager avec vous des observations basées sur de nombreuses recherches menées à l’échelle mondiale par de grandes entreprises de consulting telles que Deloitte, Mc Kinsey, Human Capital Institute & PWC en partenariat avec l’ICF, mais aussi tirées de publications académiques et de conférences telles que l’ICF Converge qui s’est déroulée il y a quelques semaines à Prague avec plus de 900 coaches et leaders. J’ai également pris en compte des enseignements personnels tirés auprès de clients rencontrés dans le monde entier et au travers de mes propres travaux académiques rédigés dans le cadre d’HEC Paris.

Aujourd’hui, le nombre de coaches professionnels s’élève à environ 65 000 – 70 000 personnes, inclus des leaders faisant usage des compétences de coaching. Ce chiffre est une estimation et est très probablement sous-estimé. Au sein de l’ICF, on compte 25 000 coaches accrédités et 35 000 membres dans le monde entier.

Et ces chiffres évoluent très vite, à raison de 15% en moyenne par an, voire plus de 30% dans des pays d’Asie comme celui dans lequel nous nous trouvons étant donné que la profession en est à ses débuts. Partout dans le monde, nous observons une demande de professionnalisation, d’éthique et de différenciation du coaching commercial pensé pour ceux qui ont un problème et non pour les champions d’aujourd’hui et de demain qui veulent tendre vers la réussite. Cet éloignement clair du coaching de vie est particulièrement perceptible en Europe Occidentale et en Asie.

Concernant le professionnalisme et l’éthique, il s’agit de l’une des missions centrales de l’ICF dans le monde : s’assurer que les standards professionnels et les règles éthiques sont bien mis en place et respectés. 

Pour rejoindre l’ICF et être accrédités, les coaches doivent prévaloir d’un minimum d’heures d’entraînement et de pratique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’ICF vient de dévoiler un nouveau modèle de compétences et un nouveau code éthique après deux années de recherche et plus de 1500 entretiens menés auprès de coaches et clients afin de faire concorder au mieux les compétences avec les attentes des clients et les valeurs véhiculées par les coaches.  

Les bénéfices du coaching pour les entreprises et leurs salariés sont à présent reconnus en termes de leadership, de qualité des relations au travail, mais aussi en tant que ciment des transformations, et ce avec un impact évident sur les performances et résultats (qui restent la préoccupation majeur des leaders) mais aussi sur l’efficacité et les relations d’équipe, qui deviennent également de plus en plus importantes.

Nous savons actuellement aussi que le coaching impacte positivement la confiance, la communication et les relations, le tout bénéficiant au final au bien-être au travail. 

Enfin, concernant la question très fréquente du retour sur investissement du coaching, de plus en plus d’entreprises ayant recours au coaching l’évaluent régulièrement par le biais d’interviews et de questionnaires et dans plus de 50% des situations, le retour sur investissement est conséquent : entre 10 et 49 pour 33 plus de 50 dans 20% des cas. Ces chiffres sont même sont même plus importants pour ceux qui reçoivent directement une formation de coaching : 86% des personnes ayant été coachées perçoivent le ROI comme très positif, et près de 100% sont satisfaits et accepteraient volontiers de se former à nouveau.

Le coaching croît donc dans le monde entier, avec un véritable besoin de professionnalisme, d’éthique, et d’efficacité en termes de leadership et de retour sur investissement. 

Alors, qu’est-ce qui nous attend à présent ? 

Vous avez probablement tous observé des tendances de plus en plus marquées au sein des entreprises et chez les leaders, qui finissent par impacter la manière dont nous travaillons. Les nouvelles technologies en sont un exemple.  Les besoins sont maintenant centrés sur la performance, la durabilité, la passion, l’engagement et le leadership efficace. 

Parmi les tendances les plus marquées, certaines sont très visibles : nous pouvons remarquer que le coaching devient une vraie réponse pour les challenges d’entreprises, un vrai support dans le management du changement et le développement du leadership, un déclencheur pour le travail en équipe et le coaching collectif. Mais aussi : de plus en plus de leaders ont recours au coaching au quotidien… car pour les Millenials, le Coaching EST une compétence à part entière du leader.

Le coaching est une véritable réponse aux challenges des entreprises et cela ne va faire que s’amplifier car au final, le coaching renforce l’attirance de ces entreprises aux yeux des jeunes talents, et les retiennent ! 

Une autre tendance intéressante et encore plus récente est l’important impact du coaching sur la gestion des changements et transformations, selon la dernière étude HCI : alors que 85% des organisations ont une mauvaise expérience dans la mise en oeuvre du changement, 75% de celles qui ont mis en place une logique de coaching observent un meilleur respect des modalités du changement.

Au final, la durabilité d’une organisation est, grâce au coaching, clairement renforcée, et ce notamment lorsque 3 différentes modalités du coaching sont mises en place (interne, externe et leaders possédant des compétences de coach). 

Et vous ne serez d’ailleurs pas surpris par les conclusions : les organisations qui ont installé une forte culture du coaching sont deux fois plus susceptibles de performer que les autres.

Qu’est-ce que qui, parmi ces 3 modalités de coaching, sera amplifié dans le futur ? 

  • L’utilisation de plus en plus importante de ces 3 modalités est à prévoir en Europe, Amérique comme en Asie de par sa dimension rentable et logique. En effet, un point de vue externe permet de favoriser de nouvelles manières de penser. Mais des coachs internes et leaders formés au coaching connaissant la culture de l’entreprise sont tout aussi nécessaires. Et la combinaison des deux est incroyablement puissante !
  • Les entreprises forment à présent systématiquement leurs leaders à certaines compétences propres au coaching (telles que la présence, l’écoute, l’empathie, la capacité à se questionnaire etc.) et qui sont des compétences de base pour un leader selon nos Millenials. 

De toute évidence, l’arrivée massive du coaching au sein des entreprises nécessite un besoin fort de qualité et de professionnalisme sans faille. Et c’est ici qu’intervient l’ICF, dont la mission est d’encourager les entreprises à avoir recours à des écoles certifiées ACTP pour former leurs RH et leaders au coaching. Chez Activision Coaching Institute, la demande de coaching d’équipes entières, incluant des CEO désireux d’acquérir des compétences de coach, ont fortement augmenté ces 6 derniers mois. … et l’un des articles les plus lus et mieux noté de l’HBR est d’ailleurs « Leader as a coach » (Herminia Ibarra)

L’ICF va donc continuer de façonner le futur du coaching en suivant 3 axes majeurs : 

1/ La diversité et l’inclusion des différentes culture (70% des coachs sont non-Américains et notre conseil d’administration actuel est composé de membres provenant de tous les continents, parmi lesquels l’Asie, l’Afrique)…

2/ L’un des objectifs stratégiques de l’ICF pour les années à venir est de permettre aux structures de mettre en place une forte culture du coaching, de promouvoir la recherche et les publications académiques sur le coaching afin de renforcer l’efficacité et l’impact du coaching tout en promouvant son incidence sur le progrès social et la durabilité.

3/… et bien évidemment de rester au summum de l’excellence grâce aux nouvelles compétences et au nouveau code éthique, bien plus centrés sur la valeur ajoutée pour le client. 

Le dernier sujet à aborder est celui de la révolution technologique à laquelle nous assistons. Les questions qui reviennent souvent sont les suivantes : les technologies vont-elles aider les coachs à mieux performer ? Vont-elles transformer le coaching ? Remplacer le coaching ? 

Oui, elles représentent des opportunités en terme de tracking des résultats, d’optimisation des emplois du temps, de possibilité de coaching dans différentes langues simultanément… L’IA peut même aider : j’ai eu l’occasion d’assister à une démonstration  incroyable à Prague d’un chatbot simulant le discours d’un leader pour motiver l’un de ses employés, et c’était très intéressant. 

Je crois personnellement qu’il s’agit là d’un outil additionnel qui peut avoir un réel intérêt MAIS que cela ne remplacera pas la vraie relation qui peut exister entre humains ! Ces relations sont cruciales pour créer de la confiance et un espace d’expansion et de progrès dédié au potentiel humain, autrement dit, l’essence même de notre profession.

Je suis très optimiste quant au potentiel de développement du coaching dans les années à venir du fait des besoins de plus en plus importants, de l’impact de plus en plus visible du coaching et des standards de qualité du coaching professionnel que nous défendons tous ! 

À nous de jouer donc ! « 

Catherine TanneauCoach MCC et dirigeante d’Activision Coaching Institute a été nommée Vice Présidente de l’International Coach Federation Monde

 

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